Griffin Naffly (un excellent Everett Blunck), le protagoniste de 14 ans du surprenant charmeur de Nicolas Colia Griffon en été, se tient aux normes les plus élevées. L’aspirant dramaturge choisit d’aborder de grands thèmes dans ses drames, des vitrines en un ou deux actes de disputes conjugales et de rêves bloqués. Un extrait de son dernier ouvrage, Les regrets de l’automne, n’a pas résonné lors du spectacle de talents de son école, mais Griffin s’en fiche. Il rêve de déménager à New York (quand il aura 18 ans, bien sûr) et de monter ses pièces au Roundabout Theatre de Broadway.

Pendant que les camarades de classe de Griffin s’enivrent de seltzer et explorent la romance adolescente, l’adolescent à l’esprit sérieux complote la domination artistique régionale. Il s’associe à sa meilleure amie Kara (Es-tu là, Dieu ? C’est moi, Margaret‘s Abby Ryder Fortson), une aspirante réalisatrice, pour monter son drame de divorce sur une femme alcoolique et son mari infidèle. Imaginez celui d’Ernest Hemingway Des collines comme des éléphants blancs si le sous-texte devenait du texte. La pièce, selon les mots de Griffin, empeste la « puanteur inamovible » des rêves fanés de son personnage. Il confie à ses amis différents rôles et propose un programme de répétitions exigeant. Cet été est crucial pour Griffin, mais pas tout à fait comme il le pense.

Griffon en été

L’essentiel

Un passage à l’âge mûr avec du cœur.

Lieu: Tribeca Film Festival (compétition narrative américaine)
Casting: Everett Blunck, Melanie Lynskey, Owen Teague, Abby Ryder Fortson, Kathryn Newton
Réalisateur-scénariste : Nicolas Colia

1 heure 30 minutes

À la périphérie de la vie du jeune dramaturge se cache Brad (Owen Teague), un artiste de performance en difficulté engagé par la mère de Griffin, Helen (Melanie Lynskey), pour nettoyer la piscine et effectuer des réparations aléatoires dans la maison. Griffon en été observe comment son protagoniste succombe aux turbulences émotionnelles imprévisibles de l’amour. Le film de Colia, présenté en première à Tribeca, fusionne l’énergie de Camp de théâtre avec les thèmes de Appelez-moi par votre nom. Le film traite de sujets familiers, mais de manière sournoisement attrayante. Le mérite revient au casting de Colia pour avoir créé cette magie subtile ; les performances engagées sont stimulantes à regarder.

Griffon en été développe les sujets explorés par Colia dans son court métrage de 2017 Alex et le bricoleur, qui dépeint l’engouement naissant d’un garçon de neuf ans pour un bricoleur de 25 ans. Faire vieillir le protagoniste ici permet des sentiments plus désordonnés et des rebondissements plus dramatiques. Dès les premiers instants du film, lorsque Griffin teste sa pièce en cours devant un auditoire confus de camarades de classe, Blunck est une présence saisissante. Il équilibre l’intensité et l’attitude je-sais-tout de Griffin avec des moments inattendus d’insécurité typique des adolescents. Non seulement cela rend son personnage plus attachant, mais cela évite également à Griffin de tomber dans le piège de la précocité d’une seule note.

L’adolescent rencontre Brad relativement tôt dans l’été, tandis que ce dernier nettoie la piscine et fait jouer de la musique. Des gros plans des biceps tatoués de Brad signalent l’éveil sexuel de Griffin. Soudain, le garçon armé de répliques déchirantes se retrouve sans voix.

Avec Brad sur la photo, l’été de Griffin prend un tournant. Son état émotionnel devient dépendant de ses interactions avec son nouveau béguin. Les conversations avec Brad deviennent une source d’inspiration pour sa pièce, que Griffin rend moins déprimante en ajoutant des scènes romantiques. Les brèves discussions du couple révèlent également les profondeurs de la crise du quart de vie de Brad. Tout en buvant un verre, il parle de la vie à Bushwick et calomnie la scène artistique qui ne l’a jamais compris. Teague décrit bien son portrait d’une sorte d’esprit rebelle distant pour qui l’humilité est un concept lointain.

L’obsession de Griffin pour Brad clarifie également les problèmes dans la vie personnelle de l’adolescent, même si Colia, qui a également écrit le scénario, ne développe pas ce fil avec la même attention. Helen est une alcoolique au cœur brisé qui doit faire face à l’infidélité potentielle de son mari. Les amis de Griffin sont inévitablement mis à l’écart pour Brad. Tous ces rôles secondaires auraient bénéficié d’une caractérisation plus robuste, en particulier Kara, qui souffre des tendances contrôlantes et éventuelles de négligence de Griffin.

Quoi Griffon en été fait très bien, c’est de prendre au sérieux les activités artistiques de son protagoniste. L’écriture de Griffin est un moyen par lequel le jeune homme ordonne le chaos dans sa vie. En effet, il canalise son tempérament capricieux sur la page, utilisant les personnages de sa pièce pour mieux comprendre son propre chagrin. C’est un rappel réconfortant de la raison pour laquelle chacun d’entre nous crée en premier lieu.

Crédits complets

Lieu : Tribeca Film Festival (compétition narrative américaine)
Sociétés de production : rôle d’honneur
Avec : Everett Blunck, Melanie Lynskey, Owen Teague, Abby Ryder Fortson, Kathryn Newton
Réalisateur-scénariste : Nicholas Colia
Producteurs : Juliet Berman, Bobby Hoppey, Camila Mendes, Rachel Matthews, Matthew Miller
Producteur exécutif : Fred Bryant, Cullen Conly
Directeur de la photographie : Felipe Vara de Rey
Décoratrice : Mariya Boykova
Costumier : Aaron Crosby
Monteurs : Jon Higgins, Sam Levy
Compositeur : Nami Melumad
Directrice de casting : Betsy Fippinger, Meredith Tucker
Ventes : Range Media Partners

1 heure 30 minutes

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